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Patrick
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IronMan
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Bearman - 22 septembre 2018  Empty Bearman - 22 septembre 2018

Dim 4 Nov 2018 - 17:42
Bearman Xtrem Triathlon, 22 septembre 2018
Triathlon distance XXL, en autosuffisance, avec 4000m D+ sur le vélo et 1000m D+ sur le marathon.


Prologue :
Après avoir participé au XXL Corsaire le 10 juin, j’ai pris le temps de récupérer et fait 2 courses d’eau libre (défi de Monte Cristo le 24 juin et Marnaton à Sant Feliu le 30) puis ai passé des vacances en famille en Espagne en juillet, pendant lesquelles j’ai un peu nagé (mais plus pour regarder les petits poissons qu’autre chose) et fait du trail et un peu de montagne. Par contre, pas du tout de vélo.
L’idée de faire le Bearman me trottait dans la tête depuis un moment, mais je ne savais pas si j’aurais le temps et la motivation pour être prêt pour le vélo. J’avais un gros mois (août et début septembre) pour me remettre à niveau, avec des sorties montagne. J’ai longtemps hésité à m’inscrire, y ai même renoncé début septembre (tout un symbole : j’ai enlevé l’affiche de l’épreuve du mur de mon bureau). Je n’avais fait que 3 sorties de 100-120 km en montagne, et 2 plus longues depuis la maison, et cela me paraissait trop court pour avaler le programme du Bearman. L’idée de me lever à 3h du matin pour aller nager de nuit, avec une météo incertaine fin septembre, bof, bof. Et puis finalement, une semaine avant, l’envie est revenue et je me suis inscrit, avec dans l’idée de le vivre comme une grande aventure plutôt qu’une course.
Acte 1 : la veille
Départ le vendredi en début d’après-midi, tout seul (mais la voiture est presque pleine ! Le vélo est dedans, et la logistique imposée par un triathlon en autosuffisance fait le reste), 2h30 de route tranquille, installation dans un studio à Amélie-les-Bains, je retourne garer la voiture au niveau de l’arrivée (je me dis que le lendemain soir je serai bien content de la trouver !) (J’ai raison !). Récupération des dossards, des sacs de transition, etc. Retour à l’appart pour les préparatifs. Comme on est en autosuffisance tout doit être millimétré. J’ai une sacoche de cintre pour le vélo, et le camelbak pour le marathon. Et à 18H, briefing, où je retrouve Domie, qui elle, se prépare sérieusement depuis des mois. L’info principale est que la température du lac a été mesurée à 28°C dans l’après-midi, et que la natation se fera sans doute sans combi. Manquait plus que ça…
La bonne nouvelle c’est que la météo s’annonce parfaite : beau, doux le matin mais pas trop chaud ensuite, pas de vent. Cool.
Allez, zou, au dodo à 21h30, c’est que je me lève (très) tôt.
Acte 2 : la course (ah ben quand même…)
Lever à 3h15 pour être au rendez-vous à 4h d’une navette qui emmène au départ les quelques malheureux triathlètes qui comme moi sont venus seuls. Du coup on fait connaissance, c’est sympa. Nous arrivons au lac vers 4h30, le parc à vélo n’est pas encore ouvert, il y a déjà quelques bénévoles et arbitres, nous apprenons rapidement que l’eau est à 23,5°C, combi autorisée, yes ! Le parc ouvre, je fais mes petits préparatifs, et comme il reste une heure à attendre je m’éloigne et m’allonge tranquillement dans l’herbe. Il fait doux (16°C). Lorsque je reviens vers le parc Domie est arrivée et  se prépare. Le parc est plongé dans la nuit et éclairé par quelques projecteurs, c’est assez fantomatique.
L’heure du départ arrive enfin, la natation ne m’inquiète pas, de toute façon mon objectif est de finir, je me suis répété, vu mon entraînement, que je n’étais pas là pour faire la course, mais pour vivre une aventure. Donc départ sur un rythme tranquille que je garderai jusqu’au bout. Nous faisons 2 tours du lac, le premier dans la nuit noire, guidés par des lampes rouges en haut des bouées. Sauf que lorsqu’on est au ras de l’eau, on n’aperçoit pas toujours ces lampes : un petit vent couche parfois les bouées, et l’on se guide grâce aux autres concurrents (sauf quand ils sont perdus eux aussi !) et aux bénévoles sur des paddles. Je zigzague pas mal, me fait reprendre par un bénévole car je manque de rater une bouée, mais reste serein. Le deuxième tour est déjà plus propre, on y voit un peu mieux. Nous sommes peu nombreux (environ 120 au départ), donc pas de bagarre pour nager. Je sors de l’eau en 1h06, hum hum, la distance n’y est sans doute pas…
Transition tranquille, je prends le temps de bien me sécher les pieds notamment, et c’est parti pour le gros morceau pour moi, le vélo. C’est bien simple, ce n’est jamais plat, j’ai d’ailleurs enlevé les prolongateurs. Nous faisons une première boucle de 50km qui nous emmène de Saint Jean Plat de Corts (le lac) à Amélie-les-Bains (T2 et arrivée) ou nous pourrons récupérer un sac personnel de ravitaillement. J’ai prévu de ne pas m’arrêter, j’ai tout ce qu’il faut jusqu’au 120ème km (deuxième point de ravito perso) dans ma sacoche. Ces premiers 50km sont vallonnés sans vrai col (environ 700m D+), sur de petites routes dans l’arrière-pays, pas très roulantes. Fidèle à ma stratégie, je mouline en étant toujours facile, et me fait donc doubler par quelques concurrents. Vous l’avez compris, je m’en fous ! Je mange et bois régulièrement dès le début, j’ai un bidon de boisson énergétique et un d’eau, du gâteau énergétique maison (salé et sucré) dans la sacoche, des compotes, et même une salade de pâtes pour midi !
J’arrive à Amélie sans encombre et me prépare à attaquer la première difficulté du parcours, le col de la Descarga et la montée au refuge de Batère, plus de 15 km d’ascension avec un final bien raide. Le parcours est très agréable, souvent ombragé, et la température est toujours douce. Comme c’est un aller-retour, les premiers nous croisent alors qu’ils descendent. Je continue sans m’affoler, garde un rythme en endurance et fini par atteindre le sommet, où je m’accorde quelques minutes de pause fatales pour ma salade de pâtes. Descente relâchée sans prendre de risque,  je croise Domie qui a le sourire, parfait, et nous rejoignons la vallée et passons le 100ème km du parcours. Nous enchaînons alors 2 cols (col de Sous et d’Arès, qui marque la frontière avec l’Espagne) avec un sac de ravito perso au 120ème km. Pour l’eau, les fontaines sont indiquées dans les villages. Les paysages sont toujours aussi beaux, et je discute avec quelques concurrents qui ont le même rythme que moi. La fatigue commence à se faire sentir, mais je sais que ça va passer, et je suis plus confiant pour la partie course à pied, pour laquelle j’ai un bon entraînement. Après une grosse descente de presque 20km, dans laquelle je croise de nouveau Domie toujours vaillante, il reste tout de même environ 25 bornes vallonnées à faire pour rentrer, qui sont assez usantes après tous les efforts consentis. Je rejoins finalement Amélie, vélo en 9h05 (56ème), inespéré, j’ai très bien géré (j’ai repris du monde sur la fin après m’être fait doubler au début) et la météo était parfaite, ça aide.
Il est environ 17h quand j’attaque le marathon. Je n’ai que ma montre depuis début de la journée et n’ai pas déclenché le chrono, je reste dans mon état d’esprit de vivre une belle expérience, et pas de faire la course. Ma seule info est donc l’heure qu’il est. Une première boucle de 21km nous fait faire un long aller-retour (et une longue montée-descente) dans des gorges encaissées magnifiques, je suis bien content qu’il fasse encore jour pour profiter de ce spectacle dans une région que je ne connaissais pas. Les jambes vont bien, je trottine doucement dans la montée qui est raide au départ puis se fait plus douce. La route est longue malgré tout, le demi-tour se fait attendre, il arrive enfin, la descente en pente douce est très agréable, j’essaye de la prendre avec une foulée tranquille et relâchée, c’est loin d’être fini, il faut en garder sous le pied. Je croise Domie qui commence à monter, c’est la dernière fois que nous nous verrons, je m’arrête pour échanger quelques mots, tout est OK pour elle, elle va le faire. Au retour à Amélie, je rate une indication et me retrouve en dehors du parcours. Je décide de remonter pour retrouver le parcours, mais un concurrent arrive, serais-je en fait sur le bon chemin ? La réponse est non, il s’est planté aussi, mais du coup je l’ai suivi, nous redescendons en ville par un autre parcours et rejoignons T2. Comme nous portons un GPS en permanence pour attester du parcours effectué, je prends le temps d’aller voir un arbitre pour lui parler de ma mésaventure (je serai bien dégoûté d’être disqualifié pour ça, alors que je me suis rajouté au moins 1 km). Il me rassure et, après avoir avalé une demi salade de riz, je continue ma course, mais (hasard ou pas) la fatigue commence à me rattraper à ce moment-là. Nous avons 6 km de plat dans la vallée avant de repartir pour une boucle de 14 km. C’est la seule partie du parcours qui soit plate, j’essaye toujours de dérouler en étant relâché, mais cela ne marche plus trop. Je stresse de perdre de nouveau le parcours, je ne vois pas le bout de cet aller-retour dans la vallée, il commence à faire sombre, je me traîne, marche un peu… Pas le meilleur moment de la journée ! Je finis tant bien que mal par retourner à T2. Il reste la dernière boucle de 14 km, qui s’avèrera de loin la plus difficile. Il fait nuit désormais, j’ai ma frontale, après quelques centaines de mètres pour quitter la ville j’aborde une montée de 5km sur un large chemin dans la garrigue. Je suis seul et n’ai que le halo de ma frontale, il fait frais mais sans plus, je peux rester en T-shirt. Je marche quasiment toute la montée, essaye de trottiner de temps en temps quand la pente est plus faible mais renonce vite, que c’est long, ça n’en finit pas… Je rejoins enfin la route, synonyme de descente, mais il reste 7 km de lacets, je n’ai plus qu’une envie c’est que cela se termine, heureusement nous sommes maintenant 3 concurrents à peu près dans le même rythme à nous entraider, je marche parfois mais cours la plupart du temps, et enfin nous retrouvons la ville, quelques centaines de mètres et c’est la délivrance, je passe sous le portique en bois de l’arrivée, fait sonner la cloche, et reçois une médaille d’or, je suis dans les 50 premiers, ça alors ! Je suis en fait 50ème, dernier médaillé d’or. Je suis surpris et ravi de cette belle performance, la prudence tout au long de la course aura été une bonne stratégie. Il est 22h15, j’ai terminé en 15h45 avec un marathon en plus de 5h30 (39ème). La fatigue me fait ressentir le froid, après une pause assis à savourer ma victoire (oui, je le vis comme une victoire !) je rassemble mes affaires et fourre tout ça dans la voiture garée juste à côté. Une douche, une soupe et au lit.
 
Epilogue :
Une bonne nuit, et je me réveille avec les jambes fatiguées mais plutôt en forme par rapport à l’épreuve de la veille. Quelques petites suées intempestives au long de la journée viendront me rappeler que ma journée de la veille n’était pas anodine… Je garderais un super souvenir de cette épreuve hors normes, parcours magnifiques, super bénévoles, et belle solidarité en participants. Quant à moi c’est le 3ème triathlon XXL que je faisais, de loin le plus dur, de loin le mieux géré, avec pourtant un entraînement plutôt limite. Comme quoi, il faut y croire…
edouard
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Bearman - 22 septembre 2018  Empty Re: Bearman - 22 septembre 2018

Dim 4 Nov 2018 - 21:25
Beau récit d'une belle victoire. Grand bravo à toi, tu gères !  Wink
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